le point de vue du directeur artistique Alain De Ley sur Via Crucis

essay

Par Alain De Ley, directeur artistique du Vlaams Radiokoor

De toutes les histoires du Nouveau Testament, celle du chemin de croix et des souffrances du Christ est sans doute la plus poignante. Et aussi la plus humaine. Le Vendredi saint marque la fin de la vie de Jésus sur terre, sa résurrection trois jours plus tard annonce le début du christianisme. Une date dont les conséquences ont modelé l’Histoire du monde pour les millénaires suivants.

Au fil des ans, les compositeurs ont livré d’innombrables interprétations musicales de la passion, racontant ainsi l’histoire du Christ à leur façon. Nous avons choisi de créer notre propre version, non pas avec une seule grande composition, à l’instar de la Passion selon Saint-Mathieu, mais au travers de quatorze œuvres (quatorze stations du chemin de croix) écrites par des compositeurs d’hier et d’aujourd’hui.
“Deux hommes des XVIIe et XVIIIe siècles et trois femmes du XXIe siècle se racontent leur propre version de l’histoire de la passion.”
- alain de ley

Deux hommes des XVIIe et XVIIIe siècles et trois femmes du XXIe siècle se racontent leur propre version de l’histoire de la passion, démontrant ainsi que le chemin de croix reste vibrant d’actualité. Si le contexte change avec les époques, la douleur de Marie voyant son fils mourir sur la croix ou celle d’une mère perdant aujourd’hui son enfant au nom d’une guerre absurde sont deux facettes d’une même souffrance.

La passion est trop souvent envisagée du point de vue masculin. La mère ou la femme qui survit est souvent oubliée, alors que c’est elle qui veille à ce que la vie continue. Nous avons dès lors choisi d’ajouter un regard féminin à notre passion, mais aussi contemporain : les trois compositrices de notre siècle ont le dernier mot, afin qu’elles soient elles aussi (enfin) entendues.

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