Concerto pour timbales · Wim Henderickx
Pour percussion solo, orchestre, chœur et electronics
Lorsque Wim est décédé soudainement en décembre 2022, plusieurs compositions presque achevées reposaient sur son bureau. Nous avons décidé de finaliser certaines de ces partitions et de les rendre prêtes pour la scène. En 2023, l'œuvre orchestrale Rejoice! (Hymne pour des temps nouveaux) a ainsi été présentée en première avec l'Orchestre National de Belgique, suivie en septembre 2024 par la première mondiale de l'œuvre de théâtre musical Inner Life sous la direction de Diederik à DeSingel à Anvers.
Pour le Brussels Philharmonic et Gert François, Wim travaillait déjà sur un concept pour un concerto pour timbales. Comme pour les deux concertos de percussion précédents qu’il avait écrits pour l’orchestre et son ami proche Gert (Raga I et Groove!), il voulait créer quelque chose de totalement inédit. Ce nouveau concerto devait exprimer à la fois une force tribale et une poésie intérieure.
En étroite collaboration avec Gert, nous avons décidé de compléter le concerto dans l’esprit même de Wim. Partant de ses esquisses originales, nous avons élaboré une partition offrant au soliste une grande liberté d’improvisation, permettant à Gert d’apporter sa propre interprétation et de rendre hommage à Wim. Les éléments électroniques, pièce maîtresse de cette œuvre, ont été développés par Jorrit Tamminga, ami et collaborateur de Wim. Un chœur de femmes, ici interprété par le Vlaams Radiokoor, occupe également une place centrale.
La structure de l'œuvre suit en partie celle d'une messe, chaque section étant inspirée par les éléments naturels — l'eau, la terre, le feu, l'air et l’éther — qui occupent une place centrale dans de nombreuses compositions de Wim. Nous y avons ajouté des intermèdes méditatifs inspirés par une œuvre antérieure, Revelations, et basés sur la messe grégorienne Lux et Origo (Lumière et Origine). Cela crée un lien musical avec Disappearing in Light, une œuvre clé du répertoire de Wim, et reflète aussi sa philosophie. La daf et le tombak jouent un rôle essentiel dans ces intermèdes. En tant que percussionniste, Wim entretenait une affinité particulière avec ces deux instruments de percussion moyen-orientaux qu'il utilisait souvent dans ses propres œuvres.
Le Concerto pour Timbales est présenté aux côtés de la Troisième Symphonie de Beethoven, une œuvre pour laquelle Wim avait une admiration immense et dont il tirait une inspiration durable. Wim était fasciné par la puissance dramatique, la structure et l'architecture de cette symphonie, qu’il abordait fréquemment dans ses cours d’analyse inspirants.
Diederik Glorieux en Bea Steylaerts