En 1976, avec Music for 18 Musicians, Steve Reich signait un véritable chef-d'œuvre minimaliste. Onze accords lui ont suffi pour sortir de sa plume une partition palpitante et envoûtante dans laquelle tout ne cesse de revenir sous une forme toujours un peu différente.
Les musiciens du Vlaams Radiokoor, du Brussels Philharmonic et d'Ictus vous emmènent dans un voyage de découverte alléchant à travers des textures, des sons et des rythmes aux évolutions subtiles. On ne peut pas en dire autant de toutes les répétitions qui passent la télévision : celles de Reich ne sont jamais synonymes d’ennui.
Presque cinquante ans après sa création, Music for Eighteen Musicians reste le chef d'oeuvre insurpassé de Steve Reich. Cette vaste pièce d’une heure mobilise six percussions, quatre pianos, violon, violoncelle, deux clarinettes et un quatuor de voix de femmes. Tout est amplifié. Toute l'oeuvre est basée sur un « clignotement rythmique », rapide comme un stroboscope, fondamentalement psychédélique, sur lequel se greffent des vagues d'harmonies pulsées par les clarinettes et les cordes, et le scat irréel des quatre voix de femmes. L'oeuvre se métamorphose doucement, comme en rêve : les texture changent comme des nuages, et conduisent l'auditeur depuis l’état méditatif jusqu’à la transe rythmique.
L’oeuvre est également robuste dans son écriture : onze accords, introduits au début de l'oeuvre, sont ensuite explorés et développés longuement dans les onze sections de l'oeuvre. Reich reconnaît ici sa dette envers la musique de Pérotin, le premier grand maître de l'art polyphonique occidental ("Ecole de Notre-Dame", Paris, XIIème siècle).
C’est le triomphe du minimalisme. Rien n'est caché, tout est mis sur la table : les rythmes, les harmonies et les processus qui les transforment — tout est transparent. Et pourtant, l’oeuvre garde son secret ! Le changement d’une seule note dans l’harmonie sonne comme une modulation bouleversante; et l’entrée d’un seul instrument comme un événement d'une force inouïe. On comprend le formidable succès critique et public de cette oeuvre lors de sa création en 1976 — contemporaine de l'opéra Einstein on the Beach de Philip Glass. Cette année-là, le minimalisme s'était bel et bien échappé hors du ghetto de la scène underground...
programme
Le Walden Festival est une initiative des créateurs du Klarafestival. Le concept ? Vous permettre de profiter de la musique dans toute sa diversité, sur différentes scènes dans et autour du parc Léopold à Bruxelles, cœur vert du quartier européen. Attendez-vous à un festival d’été plein de surprises pour les jeunes et les moins jeunes !
> plus d'infos sur www.waldenfestival.be
découvrir plus
Composer’s note
« Il y a plus de mouvement harmonique dans le cinq premières minutes de Music for 18 Musicians que dans toute autre œuvre complète que j’ai composée jusqu’à présent. » Lisez la note du compositeur.
lire (EN)Percussions et musiques du monde
Des percussions africaines à la gamelan indonésienne en passant par la cantillation hébraïque… Découvrez la musique de Steve Reich à travers l’article de Rebecca Diependaele.
lirePodcast : Steve Reich & Perotinus
Steve Reich se souvient encore de la première fois qu’il a écouté la musique du compositeur du XIIe siècle Pérotin, sans l’influence duquel certaines de ses œuvres « n’auraient jamais vu le jour ».
écouter le podcast (EN)Un article d’Alex Ross
« Selon l’article d’Alex Ross, la grandeur de Steve Reich est une évidence. Sa réputation en tant que pionnier essentiel de la musique contemporaine est, pour ainsi dire, gravée dans la pierre. » Lisez l’article.
lire l’article (EN)en pratique
Ce concert se déroule sur Museum, la scène principale, dans le jardin à côté du Muséum des sciences naturelles. > plus d'infos
Événement pour toute la famille, le Walden Festival est ouvert à tous ! Les billets pour les enfants de moins de 16 ans sont gratuits. > plus d'infos
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